Tour Montparnasse: je t’aime… moi non plus!

LIVRE TMM 73>20131

Peu de gens s’en souviennent, mais le 18 juin 1973, la capitale prenait de la hauteur. A 2010 mètres du sol, le Tout paris Politique et du monde des affaires se congratulait, tutoyant les rafales de vents et faisant mine de maitriser son vertige pour célébrer l’achèvement de la tour Montparnasse, la plus haute d’Europe à l’époque. C’était il y a quarante ans.

Ainsi commence la postface inscrite sur la jaquette du livre de Sylvie ANDREU & Michèle LELOUP*, publié mi 2013, à l’occasion justement des cérémonies prévues pour le 40ème anniversaire de l’inauguration. La fête était programmée depuis plusieurs mois pour la mi octobre 2013. Mais c’était sans compter la survenue d’une série de dépassement du seuil sanitaire d’exposition de la population aux fibres d’amiante, incidents qui obligèrent le Préfet de Paris à publier un arrêté suspendant les travaux de désamiantage encours ou programmés. Un expert fut désigné par l’AG des copropriétaires. Un rapport fut remis au Préfet le 29 janvier 2014.   Mais la lecture de cet ouvrage nous renseigne sur l’ambiance qui régnait au moment même ou se produisait l »incident de trop. La présence d’amiante dans la Tour, ainsi que  dans les autres bâtiments de l’Ensemble Immobilier Tout Maine Montparnasse, était connue. Un programme de retrait était engagé depuis plus d’une décennie. Vu son statut de l’immeuble de grande hauteur, l’EITMM bénéficiait d’une mesure dérogatoire. Pour la seconde fois en novembre 2009, le préfet de paris avait accordé un délai supplémentaire pour poursuivre et achever le retrait des flocages, calorifugeages contenant de l’amiante au delà des 36 mois initialement fixés. L’enquête journalistique menée à l’occasion de la rédaction de cet ouvrage révéla une position bienveillante de la part des autorités concernées: page 149:

Quand au nettoyage des étages « contaminés », il est à la charge des propriétaires concernés, moyennant 800 000 euro par plateau, soit soixante dix tonnes de déchets qui sont évacués par deux ascenseurs extérieurs. Au cours de l’année 2007, vingt sept niveaux sont assainis: en l’espace de six ans, la tour se refait une santé et en profite pour se mettre en conformité avec les nouvelles normes techniques – et celà en site occupé, une première dans le genre, à tel point que l’inspection du travail évoque aujourd’hui encore ce chantier exemplaire, référence en la matière.

Retrouvez la fiche du livre édité par La Matinière

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Sylvie Andreu, Michèle Leloup, Collectif de photographes

Sylvie Andreu : Journaliste et auteure, spécialiste des questions urbaines, du paysage et des territoires

Au cours de ses émissions à France Culture, elle a reçu les meilleurs spécialistes et acteurs de la ville et de l’architecture. Elle se consacre actuellement à la rédaction d’ouvrages (Envies de ville aux Editions Magellan et Cie, 2012, Jacques Ripault Architecture Ante Prima / AAM Editions, 2012) et anime de nombreux débats.

Michèle Leloup : Journaliste et auteure. A collaboré jusqu’en 2009 au service économie, société et culture à l’Express. Rédactrice en chef de la revue Archistorm, en 2010 et responsable de la collection « L’esprit du Lieu »(Archibooks).Auteure de Venise, Art, Architecture (Flammarion 2002) sous la dir. d’Alain Vircondelet et de Les coulisses du Grand Paris (Archibooks 2009). Actuellement conseil pour le département Architecture, Urbanisme et Design de l’Agence de presse LHLC- 14 septembre